Archive pour humour

Où la marquise implore une pause qui révèle au lecteur sa passion secrète

Posted in flics et privés, marquis, marquise, Yann-Erwann with tags , , , , , , , , , , , on mars 5, 2010 by michel brosseau

C’est aujourd’hui le premier vendredi du mois: vases communicants tous azimuts!.. Kill that Marquise reçoit Anthony Poiraudeau, que l’on peut lire habituellement sur son blog, Futiles et graves, ainsi que sur Le convoi des glossolales.

La marquise, dont on dira bien un jour que c’est l’avant-veille qu’elle était sortie à dix-sept heures, mais seulement le lendemain du jour pendant lequel se déroule le présent épisode, aspirait à un peu de calme en cette fin de journée. Comme elle désespérait d’alors en trouver dans son luxueux et germanopratin foyer, que les hommes du commissaire Lognon fouillaient sans ménagement ni discrétion mais avec de probables sarcasmes intérieurs, madame la marquise s’en remit à des instances supérieures, en implorant le narrateur comme on s’adresserait à Dieu – ce qu’en temps normal la croyante et affligée veuve aurait tenu pour un honteux et proscrit blasphème, mais qu’exceptionnellement ce jour elle ne s’interdit point, étant données les circonstances extrêmes où elle se trouvait. Un épisode, pria-t-elle, un épisode où elle figurerait sans que, par pitié, un désagrément supplémentaire lui fût infligé. Hasard ou intuition féminine, il se trouve que la marquise éplorée mendia la grâce de ce sursis précisément l’un des rares jours où le narrateur n’est pas aux mains de l’auteur principal du feuilleton mais à celles d’un invité ponctuel. Et l’auteur du jour, sensible peut-être à la plastique demeurée avantageuse de la marquise (Yann-Erwann le confirmerait volontiers, vantards comme le sont les sportifs, orgueilleux tant de leurs victoires en tournoi que de leurs conquêtes sexuelles, les unes et les autres acquises grâce à l’admirable mécanique qu’est leur athlétique outil de travail), et estimant que, d’abord, la marquise n’avait effectivement guère été ménagée depuis qu’à dix-sept heures la veille elle avait quitté son domicile, etc. L’auteur du jour imaginant aisément, ensuite, que les épisodes suivants ne manqueraient pas d’opposer à la marquise d’épineuses embûches et de nombreux périls – songeons un instant à l’ombre menaçante que projette le titre de ce feuilleton sur son infortunée héroïne… Bref, l’auteur d’aujourd’hui, tel un enseignant débutant qui un jour de rentrée aurait pensé emporter la sympathie de ses classes en se présentant à elles sous un jour amical (et qui le regretterait ensuite jusqu’au mois de juin, car sachant bien qu’il aurait mieux valu affirmer d’emblée autorité et fermeté, quitte à se montrer d’abord antipathique pour s’assouplir ensuite), l’auteur donc cède et accorde ce jour à la veuve Emma de la Bôle née Saint-Nazère un épisode de répit. C’est la raison pour laquelle il sera aujourd’hui question de chanson country-music en langue française interprétée avec instruments acoustiques, telle qu’elle était il n’y a pas si longtemps pratiquée et appréciée dans le Québec rural, ainsi que dans la plupart des communautés francophones du Manitoba, de l’Alberta et du Saskatchewan (la marotte secrète de madame la Marquise, dont elle ne s’est ouverte que furtivement à Yann-Erwann, peu avant que ce bougre de playboy tennisman disparaisse ; un violon d’Ingres que monsieur le marquis lui-même – qui jusqu’à hier encore coulait des jours prétendument paisibles – ignorait largement, peu attentif qu’il était aux sensibilités esthétiques et exotiques de son épouse : [à ce moment le narrateur fournit effectivement à la marquise de savants développements et de pittoresques récits au sujet de son péché mignon, mais l’auteur préfère quant à lui les épargner au lecteur, tout en pouvant bien sûr les lui fournir sur demande – s’adresser à l’auteur de ce blog qui transmettra]. Enfin, la marquise avait trouvé un peu de calme à l’évocation des yoddles, des banjos, des couplets en joual et des rigodons endiablés. Mais, lecteurs, narrateur et auteurs, ne soyons pas dupes : il est fort probable que tout va très bien madame la marquise ait surtout roublardement manœuvré pour différer de fort compromettantes révélations à son endroit voire à son envers, du type de celles qui pourraient par exemple contester l’heure réelle de sa sortie la veille à dix-sept heures.

NOTA BENE: que les lecteurs se rendant sur le blog d’Anthony ne soit pas étonnés de ne pas trouver un texte signé Kill that Marquise. Nous avons dû en effet céder à la demande impérieuse que nous a adressée le commissaire Lognon qui, comme la loi l’y autorise, souhaitait exercer son droit de réponse: c’est pourquoi Futiles et graves publie ce jour une lettre ouverte signée du commissaire… Encore merci à Anthony pour sa compréhension et sa diligence.

Pour toujours plus de vases communications, on peut consulter la liste brillamment établie par Brigitte Célérier, fidèle commentatrice des aventures de la marquise et néanmoins blogueuse (Paumée, ça s’appelle son blog).

où l’absence de la marquise et de son employée de maison télescope quelques bribes d’humour en uniforme

Posted in flics et privés, Vanessa with tags , , , on janvier 7, 2010 by michel brosseau

Sachant cette fois que la marquise (toujours suspendue à son téléphone en train d’appeler le commissariat de quartier) était sortie à dix-sept heures et que Vanessa, domestique vouée au service de monsieur et madame et source d’une non négligeable réduction d’impôts (égale à 50% des sommes effectivement restées à la charge du contribuable mais ne pouvant, depuis 2007, date à laquelle se déroule l’action du présent récit, excéder 6000 euros), avait exceptionnellement quitté son service à seize heures, ni l’une ni l’autre n’étaient présentes lorsque se présentèrent devant la porte d’entrée, aux environs de dix-sept heures trente, deux fonctionnaires de police en uniforme. Ces derniers, coutumiers de ce genre de mission macabre, avaient plaisanté durant tout leur trajet à l’idée d’annoncer à la marquise les dramatiques circonstances dans lesquelles son mari était mort. Alors même qu’ils sortaient de leur voiture de fonction banalisée, non sans avoir auparavant pris soin d’avoir mis en place sur le toit et actionné le gyrophare, n’ayant pu faire autrement que de stationner en double file face au numéro 28 de la rue de Grenelle, le brigadier Robinson, en verve ce jour-là, ne put s’empêcher de lancer à son collègue : « Y’a pas à dire, c’est quand même pas tous les jours qu’on annonce à une madame de quèque chose que son Jules a été décapité au volant de sa bagnole !… » Réflexion qui faisait suite à quelques considérations sur la rareté sur le marché de voiture avec option « décapitable », « tête qui roule n’amasse pas mousse ! » et autres finesses du même tonneau.