où l’on quitte une porte pour une autre

Quel piteux spectacle, que Lognon ignorait, trop occupé qu’il était à attendre, quelque part dans le vaste Paris, que Milan Moneste ouvre enfin sa porte: cette fille portrait craché de Vanessa, portant imperméable identique, l’air égarée comme guère permis, le teint aussi terreux qu’Alfonsi était pâle, à croire qu’il avait vu un spectre, et la marquise, parce que justement certaine d’en avoir vu un, gisant évanouie dans le hall, n’ayant trouvé de meilleure solution, puisque sortir par cette porte, comme elle l’avait fait, la veille, vers dix-sept heures, était impossible, le passage se trouvant barré par cette fille qui regardait, éberluée, la scène qui s’offrait à ses yeux, ce porte-flingue à la tremblote sévère, portant imperméable déchiré et dégageant une haleine fortement anisée, cette femme tombée en syncope sans prévenir, la maîtresse des lieux sans doute, l’autre guignol ce qu’il faisait là, mystère, mais trop miteux pour habiter un tel appartement, la classe, oui, la classe, Vanessa l’avait bien dit au téléphone quand elle s’était fait embaucher ici, « classieux d’chez classieux », qu’elle disait, mais de là à imaginer pareil appart avec portraits des ancêtres accrochés aux murs, certes classieux mais louche, parce que pourquoi qu’ils avaient pas ouvert tout de suite, et pourquoi qu’il avait un flingue l’autre gugusse, et pourquoi qu’il la regardait comme ça, que si elle avait été un fantôme ça aurait pas été pire, et pourquoi que c’était pas Vanessa qu’était venue ouvrir, elle était passée où la frangine d’abord, c’était bien elle, ça, vous donner rendez-vous dans un bistrot et à peine on l’a vue qu’elle se barre précipitamment, sans même après prendre la peine d’écouter ensuite la dizaine de messages qu’on lui a laissés sur son portable, à croire qu’elle se foutait de tout, des gens comme de son boulot, mais elle avait quand même pas fait la connerie de laisser tomber ce boulot, quand même, pour une fois qu’elle dégotait quelque chose d’un peu stable, remarque, elle a toujours été comme ça, déjà toute petite, ça a toujours été dans son style de se retrouver dans des stories pas possibles, mais là apparemment elle avait décroché le pompon, vraiment pas évident une frangine pareille, et en plus devoir lui courir après un jour de gastro, ça franchement, top du top… « Heu… vous m’excuserez, vous ne me connaissez pas, je suis Sofia Aldobrandi… et, bon, je cherche Vanessa, parce que, voilà, elle m’avait dit qu’elle travaillait ici et… »

4 Réponses to “où l’on quitte une porte pour une autre”

  1. devrait (je sais elle est déroutée) essayer de récupérer une marquise revenue parmi eux avant de lui expliquer, l’autre ne comptant pas, puisque évidemment pas en rapport avec l’appartement classieux

  2. sont vraies ou fausses jumelles, Sofia et Vanessa ? (et d’ailleurs, sont pas jumelles,n vu que dans ces cas-là, les parents imaginent marrant de donner un prénom commençant par la même lettre) (je le sais, j’en ai un qui s’appelle P…) (et j’ai des soeurs M. et M.) (enfin dans la série jumeaux dans la famille, bonne pioche) (c’est un peu perso tout ça) (et le portable de vanessa alors, qui c’est qui l’a ? sinon Sofia uh ?) (en mêmetemps, si elles sont jumelles, c’est normal – d’un sens- qu’elles aient le même portabvle, voyez ?)(« pareil appart » 1 ou alors « pareille carrée »)(« le portable qu’elle avait embarquE » très cher 2) (je m’épuise à corriger des fautes d’orthographe inutilement) (mais la loi est la loi) (dure, certes) (mais tout de même)

  3. […] de votre serviteur… Vous vous souvenez de la dernière visite que vous m’avez rendue ? Et bien, pendant ce temps, Vanessa se faisait passer pour sa sœur jumelle auprès de cette pauvre marquise, … comment s’appelle-t-il déjà ?… Alfonsi !… Doumé pour les intimes !… […]

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